Le divorce, atout bien-être ?

Zarathoustra est sans aucun doute l’un de nos meilleurs prophètes contemporains. L’individu, toujours plus déconnecté du groupe, accélère sans cesse sa course dans sa quête de bien-être et de sécurité. Sa seule ambition ; pouvoir « chiller trankil ». Une vie sans effort, sans contrainte, sans ambition. Et, surtout, sans engagement.

 

Sekkusu shinai shokogun ou Hikikomori ?

 

Ces deux termes ou locutions proviennent du Japon et définissent chacun un comportement particulier lié au refus de l’engagement. Selon certaines études, on verrait d’ailleurs ces deux mouvements envahir doucement les pays occidentaux. Le Hikikomori est un état de repli sur soi, de peur de sortir, de volonté de rester confiné pour tenter de trouver une part de bien-être. Quant à « Sekkusu shinai shokogun », l’expression définit le syndrome du célibat en vogue au Japon, ces derniers ne croyant plus en l’amour et rejetant les relations, surtout celles censées s’inscrire dans le temps. La faute un modèle familial vieillissant et à la futilité de toutes chose, notamment le couple, dans un monde courant éperdument à sa perte. 

Sans compter qu’un couple et des enfants, ça coûte cher et qu’il n’est pas certain que l’on puisse assumer ses dépenses. Dans une période économique loin du faste, faire un choix entre plaisirs personnels et contraintes financières inhérentes à la construction d’une vie de famille, le choix se pose. Si l’on ajoute à cela l’individualisme grandissant et la croissance de la société des loisirs (déjà dénoncée dans le film l’Aventure, c’est l’Aventure datant de 1972 !), comme dirait l’autre, la question, elle est vite répondue.

 

Divorcer pour vivre heureux

 

Beaucoup de personnes, aujourd’hui, voient le bonheur sous l’angle du désengagement et de la moindre responsabilité. Et le phénomène se retrouve dans tous les secteurs de la société : travail, relations, familles, etc. Or, ces deux éléments sont justement la base d’une relation durable réussie. Dans ce contexte, enfants ou pas, chacun aspire à son espace privé, son moment privilégié dans le temps et l’espace. La meilleure solution trouvée par les couples qui peinent à s’organiser ? Le divorce et la garde alternée ; une semaine de responsabilité, une semaine tranquille, un équilibre parfait.

Il y a quelques années, la chose aurait paru inenvisageable tant les procédures de divorce, même amiables, pouvaient s’avérer longues, coûteuses et déchirantes. Mais avec la nouvelle procédure de divorce par consentement mutuel, divorce sans juge, il est désormais possible d’acter une séparation en moins de deux mois. La chose peut même s’avérer plus rapide encore si le couple n’a pas d’enfant et peut accéder au divorce en ligne. Le retour au célibat, à la vie orchestrée par ses seuls soins, au plaisir instantané, à l’égoïsme en somme. La chose peut choquer toute une génération déplorant la perte de valeurs collectives et stigmatisant une jeunesse plus motivée par rien. Mais avant de fustiger le comportement des moins de 40 ans et de les taxer de nihilistes nietzschéens, convenons que leur réaction ne fait que répondre aux injonctions d’une société sans ancrage. Finalement, tout cela est très logique. La société n’offre aucune perspective d’avenir.

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